« L'art de diriger consiste à
savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l'orchestre. »
Herbert Von Karajan
Depuis plusieurs années, j’interviens dans des entreprises de tailles et de secteurs différents qui sont en difficulté, en réorganisation, mais souvent en crise.
Cela se fait soit en accompagnement, soit en management de transition, suite à déficience du dirigeant, maladie, accident ou plus gravement décès de celui-ci.
TENIR l’entreprise le temps de la tempête et savoir
S’EFFACER quand le calme est revenu tout en garantissant la continuité de l’action initiée sont à la fois les fondements du management de transition et toute sa difficulté,
Pour ma part, quel que soit leur métier et leur marché toutes les entreprises n’ont, pour moi, que 2 points communs.
Elles sont toutes :
- constituées d’hommes et femmes,
- assujetties au plan comptable et à tout ce qui en découle.
Le management doit résider dans la complémentarité et surtout pas dans l’opposition de ces 2 blocs.
Durant la période de crise, il est fondamental, de se poser rapidement les quelques questions dont les réponses dicteront radicalement les décisions à prendre. Le temps restant l’élément le plus important, quoique nous puissions en penser, nous n’en sommes pas maitre, néanmoins, quelle que soit la décision prise, le manager de transition devra s’assurer, qu’après lui, ce qu’il met en oeuvre aboutira.
Paradoxalement, le facteur principal n’étant pas le métier de l’entreprise, ce sont plutôt son efficience dans le métier et sa pertinence sur le marché qui deviennent sine qua none. C’est à partir de la prise en compte de cette définition que les chances de retournement ou de redressement sont envisageables.
Trop souvent dans les entreprises en crise, la décision de recours à la protection du tribunal de commerce intervient qu’après une longue hémorragie compromettant redressement et pérennité. La maitrise des procédures collectives est, alors un atout dans la pharmacopée du manager de transition, ce qui l’aidera dans les décisions qu’il a à prendre et dans la stratégie qu’il a à mettre en oeuvre.
« Il y a deux sortes de chefs d'orchestre.
Ceux qui ont la partition dans leur tête et ceux qui ont la tête dans leur
partition.»
Arturo Toscanini
L’autre qualité fondamentale du manager de transition est aussi de savoir faire et d’arriver à ses fins, avec des hommes et des femmes qu’il n’a pas choisis.
J’ai pu observer, au cours de ma carrière professionnelle, l’importance, l’’impact de l’individu et le poids de l’humain dans le monde du travail et dans les organisations. Ces observations m’ont amené à de nombreuses réflexions sur le fonctionnement propre de l’Homme dans son environnement professionnel et j’ai souvent constaté les incidences non négligeables sur l’entreprise lors d’erreurs de casting.
De plus en plus, une entreprise peut s’apprécier par le filtre de l’épanouissement de ces hommes et de ces femmes au travail, cette « huile » qui limite les frottements.
Cette performance dont nous parlons tous, mais dont chacun a sa propre représentation, les uns parlant de ratios et de résultat, les autres parlant de stress, cette performance ne peut exister durablement sans l’implication et l’épanouissement de l’homme dans le cadre de son travail, qu’ils soient dirigeants ou dirigés.
Au fil de mes missions, mon approche se fait de plus en plus pertinente et je constate souvent que ce qui bloque et qui coûte à l’entreprise, c’est la distance entre les contraintes des uns et les obligations des autres, souvent épicées de pas ou peu de communication et de dialogue.
C’est conséquemment, le travail pas compris, mal compris ou pas approprié qui génère frein et dysfonctionnement. Alors que dans le cas d’un travail compris et approprié, celui dont l’individu tire plaisir, ce n’est plus un « boulot », mais de l’épanouissement. Ce qui donne à chacun force et fierté permettant, ainsi, d’affronter et de surmonter bon nombre de difficultés.
Naturellement, cela devient valorisant pour l’individu et profitable pour l’entreprise. Cet épanouissement ne peut qu’amener l’entreprise à la performance, Mais cela nécessite de s’assurer que chaque individu soit bien à sa place et soit bien dans sa place.
Ce chemin est plus long, plus difficile, mais nettement plus profitable à tous.
